Le Bureau d’Etudes Générales (BEG) en 1978 avec le LCL Legendre
En 1975, le Général FERAUGE, Commandant la Brigade entreprend de profondes réformes et s’appuie dans ce dessein, sur une équipe d’officiers dont le Lieutenant-colonel LEGENDRE, ingénieur civil des Mines. Ils sont chargés en particulier de trouver des solutions à certains problèmes de matériel.
Outre certaines modifications apportées dans les équipements, le Lieutenant-colonel Legendre œuvre sur une nouvelle doctrine d’emploi des lances à mousse pour l’extinction des grands feux d’hydrocarbures. Il établit à ce titre un constat particulièrement affligeant sur les équipements de protection de tête. Pour lui le casque modèle 33 est loin d’être adapté. Le pare-feu en grillage dit « Vidal » qui se fixe sur le casque est insuffisant et d’un usage très compliqué avec l’appareil respiratoire. Le Lieutenant-colonel Legendre souhaite alors lancer une étude sur un nouveau casque mais la période n’est pas propice à la prise d’une telle décision. Nombreux sont ceux qui à la Brigade restent attachés au casque modèle 33. L’affaire est, un temps, « enterrée ».
Gravement blessé le 7 mars 1979 lors d’une explosion de gaz, place Saint Ferdinand (XVIIe arron.) le Lieutenant-colonel Legendre expérimente douloureusement la faible protection qu’offre le casque modèle 33. Prenant la direction du Bureau d’Etudes Générales (BEG) en 1981, il relance son projet de concevoir un nouveau casque. Il est secondé par le Capitaine Bersihand, qui effectuera la recherche de toutes les normes, les notices, les cahiers des charges ainsi que les informations diverses portant sur les protections de têtes quelque soient leur origine ou nationalité.
Début 1982, il rencontre fortuitement dans les couloirs de l’intendance de l’armée de Terre, Adrien Gallet, ingénieur des Arts et Métiers et directeur des établissements Gallet. Cette rencontre va donner l’essor tant attendu à son projet et l’étude sera lancée la même année. A ce titre, les premiers prototypes, sur lesquels sera effectuée une batterie d’essais, sont réalisés en polyuréthane. Il y aura sept séries de prototypes, comptant chacune plusieurs modèles dédiés à différents tests. Finalement le casque F1 sera mis en service progressivement dans les unités opérationnelles à partir de la fin de l’année 1985.
Pour le Lieutenant-colonel Legendre, le casque F1 « est beau parce que ses fonctions apparaissent, parce que tout n’est que continuité et utilité dans ses formes, parce qu’il est un outil parfait de protection au service de l’homme et que cela se voit ». Il ajoute même que « C’est le premier équipement de tête véritablement réalisé sur des bases scientifiques, intégrant toutes les protections ». En effet, le casque F1 est une révolution. Seul casque de pompier semi-intégral, il représente le nec plus ultra en matière de protection contre les chocs, le rayonnement et les projections. De plus, l’équipement respiratoire adaptable au casque est une innovation permettant une grande facilité d’utilisation, tout en assurant une meilleure étanchéité.
CNE Emmanuel Ranvoisy